8 mai 2013
Programme provisoire
Nous rappelons initialement que le
Document de base constitue une contribution au débat préparatoire de la XIXe Rencontre
du Forum de São Paulo.
Pour cela, il est important de rappeler le
contenu du programme provisoire de la XIXe Rencontre, nous pourrons ainsi considération
dans quelle mesure le Document de Base remplit son rôle ou s’il comporte des
lacunes à palier. Dans ce sens, la Déclaration
de la Havane, adoptée lors de la réunion du Groupe de travail, qui s'est
tenue à Cuba, les 29 et 30 avril 2013, fournit des contributions
substantielles.
La XIXe Rencontre sera précédée par la IIe
Ecole de formation politique du Forum de São Paulo, qui abordera les
thèmes suivants : l’intégration dans l’histoire de Notre Amérique ;
l’intégration du point de vue des Etats-Unis, de l’Europe et de l’Asie ;
la question migratoire et les processus d’intégration ; l’analyse des
différents instruments et institutions du processus d’intégration : la CELAC,
l’UNASUR, l’ALBA, le MERCOSUR, le Pacte Andin, le SICA, les Parlements,
etc. ; la crise actuelle du capitalisme, les nouveaux accords et processus
d’intégration dans les autres régions du monde et l’intégration
latino-américaine ; les défis présents et futurs de l’intégration.
A la veille de la XIX Rencontre, et à l’invitation
du Parti des Travailleurs du Brésil, aura lieu une réunion entre les partis
membres du Forum de São Paulo qui gouvernent ou font partie du gouvernement des
pays du MERCOSUR, avec les pays membres et les pays associés. L’objectif est de
discuter sur les mesures concrètes qui peuvent être prises afin d’accélérer le
processus d’intégration.
La XIXe Rencontre sera constituée de 5
rencontres sectorielles :
*la Ve
Rencontre de la Jeunesse du Forum de São Paulo, avec un accent sur les
thèmes suivants : la jeunesse en défense des projets de gouvernement des
partis membres du Forum de São
Paulo ; l’intégration latino-américaine, le projet de développement
régional et la nouvelle génération ; les politiques publiques pour la
jeunesse et pour le développement de l’Amérique Latine et les Caraïbes ;
*la Ve
Rencontre des Femmes du Forum de São Paulo, avec un accent sur les thèmes
suivants : l’impact de la crise sur la vie des femmes ; les femmes et
l’intégration régionale de l’Amérique Latine et les Caraïbes – le renforcement
des luttes sociales du point de vue des femmes ; la participation
politique des femmes – la sous-représentation des femmes dans les espaces de
pouvoir ;
*la Ve
Rencontre des Afro Descendants du Forum de São Paulo, avec un accent sur
les thèmes suivants : le rôle des Afro Descendants et Afro Descendantes au sein des partis du Forum de São Paulo ; les
expériences des gouvernements de l’Amérique Latine et les Caraïbes en matière
de politiques de promotion de l’égalité des races ;
*la Ve
Rencontre des Parlementaires du Forum de São Paulo, avec pour objectif
principal d’articuler notre intervention au sein des parlements régionaux ;
*la Ve
Rencontre des Autorités Locales et Infranationales des partis du FSP.
Lors de la XIXe Rencontre auront aussi
lieu 7 séminaires : a) Afrique et
Amérique Latine ; b) BRICS et Amérique Latine ; c) Moyen-Orient et
Afrique du Nord ; d) Etats-Unis ; e) Europe ; f) IIIe séminaire
de bilan des gouvernements progressistes et de gauche ; g) Contribution de
Hugo Chavez au processus de transformation en Amérique Latine et dans les
Caraïbes.
Le programme inclut 21 ateliers
thématiques : a) Politiques en
matière de Santé Mentale et de Drogues ; b) Lutte pour la démocratie dans
l’Internet et les réseaux sociaux ; c) Lutte pour la paix et contre le
militarisme ; d) Mouvements sociaux et participation populaire ; e) Politiques
sociales ; f) Processus électoraux ; g) Peuples Autochtones ; h)
Ressources naturelles ; i) Sécurité et souveraineté agroalimentaire ;
j) Travailleurs des arts et de la culture ; k) Union et intégration
latino-américaine et caribéenne ; l) Colonialisme et autodétermination ;
m) Défense ; n) Démocratisation de l’information et de la
communication ; o) Développement économique ; p) Etat, démocratie et
participation populaire ; q) Environnement et changement climatique ;
r) Migrations ; s) Mouvement LGBT ; t) Mouvements syndicaux ; u)
Sécurité et narcotrafic.
Initialement auront lieu les réunions du
Groupe de Travail, des Secrétariat régionaux, la réunion de la
Commission des Fondations et des Ecoles
ou Centres de Capacitation, les plénières de la XIXe Rencontre et l’acte
inaugural.
Toutes ces activités auront comme axe
thématique approfondir les transformations
et accélérer l’intégration régionale.
Présentation du
document de base
La XIXe Rencontre du Forum de São Paulo aura lieu du 31 juillet
au 4 août 2013, dans la ville de São
Paulo.
Elle a été convoquée avec à l’esprit deux
objectifs fondamentaux : procéder à
un vaste diagnostic de la situation internationale et approuver un plan d’action régional, avec pour objectifs centraux d’approfondir les transformations et d’accélérer
l’intégration régionale.
La XIXe Rencontre sera dédiée à Hugo
Chavez et comporte parmi ses activités une analyse de sa contribution au
processus de transformation en
Amérique Latine et dans les Caraïbes, en soulignant ses engagements envers la
démocratie et la mobilisation populaire, l’internationalisme militant et
anti-impérialiste, sa vision de l'histoire de notre région et sa vision du
socialisme.
Le diagnostic de la situation
internationale commence avec ce que nous disions déjà lors de la XVIIIe
Rencontre du Forum (Caracas, 2012) : nous vivons une situation
internationale caractérisée par une profonde
crise du capitalisme, par la détérioration
de l’hégémonie des Etats-Unis et par l’émergence
de nouveaux centres de pouvoir.
C’est une situation internationale d’instabilité systémique, marquée par
de profonds conflits sociaux, des crises
politiques aigües et des conflits militaires de plus en plus dangereux.
L’Amérique Latine et les Caraïbes font
partie de ce monde en crise et souffrent des effets découlant de cette
situation. Mais nous sommes aussi une région où est en cours, depuis la fin du
XXe siècle et le début du XXIe siècle, un processus de transformation qui offre des espoirs et des
alternatives à ce monde en crise.
Dans ce contexte, les gauches
latino-américaines et caribéennes que nous réunissons au Forum de São Paulo, nos partis, les
gouvernements que nous dirigeons ou auxquels nous participons, les mouvements
sociaux dans lesquels nous agissons, nos penseurs et artistes, nous avons à
relever des défis d’une immense transcendance historique.
Des défis qui commencent par un
diagnostic précis de la situation mondiale et régionale, qui se poursuivent par
l’approfondissement des transformations et
l’accélération de l’intégration de l’Amérique Latine et des Caraïbes, thèmes
qui seront développés dans les trois chapitres de ce document de base : 1)
la situation mondiale ; 2) la situation régionale ; 3) plan d’action.
1. Quelques aspects de la situation mondiale
La XIXe Rencontre du Forum a lieu sous
le triple impact d’une crise profonde du capitalisme, la détérioration de
l’hégémonie des Etats-Unis et l’émergence de nouveaux centres de pouvoir.
C’est une situation d’instabilité,
marquée par de profonds conflits sociaux, des crises politiques aigües et des
conflits militaires de plus en plus dangereux.
La crise actuelle n’affecte pas de la
même manière les différentes régions, pays, branches productives et secteurs
sociaux. Mais c’est une crise globale, urbi
et orbi, avec des manifestations financières, commerciales, productives,
énergétiques, alimentaires, environnementales, sociales, politiques,
idéologiques et militaires.
Il ne s’agit donc pas seulement d’une
crise de la pensée néolibérale, des politiques néolibérales ou de la spéculation financière. Il s’agit de
tout cela, mais dans le cadre d’une crise d’accumulation, similaire à la crise de
1930 et de 1970. Globalement, nous pouvons dire que ce type de crise systémique
ont lieu dans des intervalles de temps chaque fois plus courts, avec des
possibilités réduites de sortie vertueuse et de longue durée.
On ne distingue donc pas de sortie à
court terme et encore moins de sortie structurelle, c’est-à-dire de longue
durée. Il n’est pas clair non plus quel sera le dénouement de la crise à
moyen/long terme, puisque ce dénouement a lieu ici et maintenant, dans le cadre
de conflits livrés entre groupes politiques et sociaux, dans chaque Etat ;
ainsi que dans des conflits entre les Etats et blocs au niveau planétaire.
Il est possible que, comme par le passé,
le capitalisme survive à sa crise. Mais il est important de considérer les
coûts inacceptables pour l’humanité, en ne perdant pas de vue entre autres la
dégradation écologique inhérente au capitalisme, provenant de la contradiction
entre le caractère illimité de l’accumulation et celui limité des ressources
naturelles, en tant que sources de la richesse accumulée.
Il est aussi possible que, en même temps
que le capitalisme continue d’exister sous différentes formes dans certaines
régions de la planète, dans d’autres régions se maintiennent ou surgissent des
sociétés de type socialiste. Et il existe toujours le risque que les forces
capitalistes, en lutte pour maintenir le système d’oppression et
d’exploitation, remettent en péril l’existence même de l’humanité.
Par conséquent, nous vivons et agissons
dans un moment historique avec de nombreux dangers, de nombreuses possibilités,
mais aussi avec de nombreux espoirs, sentiment qui prédomine au sein de Notre
Amérique, où les gauches et les forces progressistes gouvernent de nombreux
pays, depuis plus d’une décennie, et développent la démocratie, le bien-être
social, la souveraineté nationale et l’intégration continentale.
Il existe un fort contraste entre la
politique mise en œuvre par nous et celles mise en œuvre aux Etats-Unis et en
Europe, où prédominent les intérêts de la ploutocratie financière et
impérialiste.
Aux Etats-Unis, l’effort pour récupérer
l’hégémonie globale se poursuit. Sans elle, l’économie des Etats-Unis ne peut
survivre.
Entre son accession en 2009 et le début
de 2013, le président des Etats-Unis a agit sur plusieurs fronts :
sauvetage de la ploutocratie financière, dévaluation du dollar, accords
régionaux de libre-échange, recherche d’autonomie énergétique, ajustement de la
politique de sécurité, et déstabilisation de gouvernements adverses.
Ces initiatives et d’autres, y compris
« le Partenariat Transpacifique », « le Partenariat Transatlantique Etats-Unis - UE de commerce
et d’investissement » et l’appui au dénommé « Arc du Pacifique »,
doivent être comprises comme ayant pour toile de fond les conclusions d’un
« rapport du Conseil National de Renseignement (NIC) sur les tendances
globales », qui signale qu’en 2030 l’économie de l’Asie sera plus grande
que celle des Etats-Unis et de l’Europe réunies et reconnaît que l’ère de la pax americana touche à sa fin.
C’est comme si la classe dominante des Etats-Unis
adoptait l’orientation d’un célèbre journal financier, pour lequel il est meilleur d’agir maintenant alors qu’ils
représentent la moitié de l’économie mondiale et ont encore le pouvoir de
définir des normes globales, car dans cinq ans il sera peut-être trop tard.
Le premier gouvernement Obama a donné
lieu à une des plus grandes dilapidations nationales d’aide aux banques et au
secteur privé afin d’essayer de contenir la crise, qui, en plus du déficit
causé par la politique de sécurité étasunienne ainsi que l’invasion et
l’occupation de l’Afghanistan et l’Irak, a quasiment mené le pays à la limite
d’endettement permise par sa législation.
En même temps qu’il soutient sa
ploutocratie, le gouvernement Obama cherche à stimuler l’économie des Etats-Unis
par le biais de la dévaluation monétaire, qui a lieu par la libération de
ressources contrôlées par la Banque Centrale des Etats-Unis (FED) qui sont
investies en titres d’autres pays, ce qui renforce leur monnaie face à la
monnaies des Etats-Unis, handicapant les exportations de ces pays, car leurs
produits deviennent plus chers « en dollars ».
Simultanément à cette vaste opération de
dumping, le gouvernement des Etats-Unis
privilégie des accords de libre-échange régionaux. En plus de ceux déjà établis
avec des pays et des régions d’Amérique Latine, comme avec le Chili, le Pérou,
la Colombie, l’Amérique Centrale et l’ALENA (NAFTA), plus ancien, le
gouvernement a pour objectif le « Partenariat Trans-Pacifique » et le
« Partenariat Transatlantique de
commerce et d’investissement ».
Indépendamment des détails de chacun de
ces accords, il est important de comprendre leur objectif stratégique :
désarticuler les projets nationaux et les blocs régionaux indépendants, ainsi
que confronter le bloc des BRICS.
Combiné à cela, les Etats-Unis poursuivent
l’autonomie énergétique, qui semble proche d’être atteinte, grâce à une
combinaison de facteurs, tels que l’inversion de la courbe importation/exportation
de pétrole et de gaz étasunien, et l’augmentation de l’exploitation de gaz
naturel et de pétrole extraits des schistes bitumeux souterrains.
Cette opération s’articule avec une
révision de la stratégie militaire, dont le centre d’attention principal devient
la région de l’Asie-Pacifique. Il est important de bien comprendre que toutes
ces initiatives ont un objectif explicite : récupérer l’hégémonie économique
et politique des Etats-Unis.
Considérant l’histoire des Etats-Unis,
ce n’est pas une surprise que cet objectif soit recherché par des moyens essentiellement
militaires. Comme il n’est pas étonnant qu’ils doivent souder leurs fractures
internes, ce qui passe aujourd’hui par la résolution du thème des migrations.
Alors que les Etats-Unis cherchent à
récupérer leur leadership, en Europe a lieu la désarticulation de ce qui un
jour aurait pu constituer un bloc concurrent.
En Europe, la classe dominante soutient
le démantèlement du « pacte social » constitué dans l’hémisphère nord
après la Seconde Guerre Mondiale, pacte qui se traduisait par deux composantes
fondamentales : L’Etat-Providence et les négociations collectives entre
syndicats et entreprises.
Démanteler ce « pacte
social », qui nous le savons a été financé dans une large mesure par
l’exploitation impérialiste d’autres régions du monde, a pour objectif de
réduire les salaires des classes ouvrières européennes, pour payer le sauvetage
des capitaux financiers, et pour permettre la profitabilité des investissements
productifs.
Depuis 2007, le scénario est plus ou
moins le même : dilapidation d’énormes sommes d’argent afin de sauver le
système financier ; exonérations fiscales pour soit disant stimuler
l’activité productive ; politique d’austérité fiscale afin de continuer à
assurer les paiements réclamés par le système financier, en détournant des
ressources qui devraient être destinées à des investissements gouvernementaux
et à financer la sécurité sociale, les services publics et les salaires des
employés de l’Etat ; et réduction du pouvoir d’achat des masses
populaires.
La réduction des dépenses des
gouvernements mène à la disparition des droits sociaux et à des réformes de la
législation du droit du travail dans certains pays comme l’Espagne, où
commencent à être autorisées des négociations salariales directement entre
l’employeur et le travailleur individuel.
La conséquence de tout cela, d’un point
de vue économique, est une croissance moyenne médiocre au sein de l’Union
Européenne, aux Etats-Unis et au Japon, et dans quelques cas une récession et
une crise aigües, comme en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie et à
Chypre.
Du point de vue du capitalisme, l’adoption
de mesures d’austérité n’est pas l’unique option. Dans d’autres régions du
monde prévalent des politiques capitalistes, mais distinctes, basées sur des
investissements productifs et un soutien aux marchés internes. Sans elles, la
crise mondiale serait encore plus profonde.
L’existence d’autres formes de
capitalisme, distinctes du néolibéralisme prédominant au sein de l’axe
anglo-saxon, est une des raisons pour laquelle nous ne devons pas accepter
l’idée que nous sommes indubitablement devant un « collapse
imminent » du capitalisme mondial. Une chose est de considérer la
nécessité et l’urgence de dépasser le capitalisme, qui dans toutes ses formes
est structuralement antagonique à nos valeurs, nos idéaux et nos besoins. Une
autre chose est de surestimer aujourd’hui les forces anticapitalistes et de sous-estimer
la capacité de recomposition que le capitalisme a déjà démontré à nombreuses
reprises au cours de son histoire.
La différence de politiques entre l’axe
« anglo-saxon » mené par les Etats-Unis et l’axe mené par les BRICS
est l’expression d’une concurrence entre modèles distincts de développement, y
compris de capitalisme. Cela confirme et c’est en même temps le résultat d’un
fait analysé il y a longtemps : le développement inégal et peu coordonné
du capitalisme, qui approfondit la brèche et l’exclusion relative entre les
pays centraux et – spécialement - entre les grands pays en développement, notamment
les BRICS.
Même s’il existe des éléments de
coopération entre les deux blocs, et sans nuire à un meilleur débat sur le rôle
joué par la Chine, il est important de bien comprendre que, pour sortir de leur
crise, les pays menés par les Etats-Unis ont besoin d’imposer une défaite aux
BRICS et de réaffirmer l’hégémonie impérialiste et néolibérale en Afrique, au
Moyen-Orient et en Amérique Latine.
C’est pour cela que le nombre de guerre est
en augmentation, y compris les menaces nucléaires. C’est aussi l’origine de la
guerre des changes et de la guerre commerciale, qui influent négativement sur
les autres économies ; c’est pour cela que les programmes d’ajustement
structurel ou « mesures d’austérité » en Europe n’affectent pas
l’industrie militaire ; c’est l’origine de l’incapacité des Nations Unies
à mettre en pratique ses résolutions, lorsqu’elles sont relativement contraire
aux intérêts des Etats-Unis.
Ce qui a lieu aux Etats-Unis, en Europe
et au Japon est, d’une part, le produit de la nature et de la dynamique du capitalisme
et, d’autre part, une option politique et idéologique, déterminée par
l’hégémonie de la ploutocratie financière dans les pays impérialistes. Il faut
se rappeler que les occupants récents de postes clés, comme celui notamment de
la présidence de la Banque Centrale Européenne, proviennent du système
financier privé, et que certains travaillaient même dans des banques comme
Lehman Brother, une des responsables du déclanchement de la crise financière.
Les banques et fonds d’investissement cherchent
à obtenir les gains escomptés de la spéculation et des prêts consentis, sans se
soucier que cela ait lieu au prix de la faillite des pays qui se trouvent en plus
grandes difficultés, et au prix de la pauvreté de ses habitants. Pour ce faire,
ils bénéficient du soutien essentiel des autorités liées au système financier.
Une preuve peu mentionnée qu’une autre politique
est possible est le cas de l’Islande, qui fut le premier pays européen à entrer
en crise, à cause de l’insolvabilité de son système financier, due à la
spéculation effrénée des principales banques du pays.
Le sauvetage du système financier n’a
pas eu lieu et des banques ont fait faillite. La population s’est opposée à
leur sauvetage avec de l’argent public, parce que le volume nécessaire aurait
été quatre fois celui du PIB islandais. Ainsi, l’Islande ne s’est pas soumise
aux conditions imposées par le FMI en échange de prêts, et l’économie
islandaise est déjà de retour à la normalité ; on parle même de faire des
procès aux banquiers.
Cependant, dans les pays du sud de
l’Europe, en Irlande et à Chypre, la recette est celle de la privatisation, du licenciement
de fonctionnaires publics, des réductions salariales pour ceux qui conservent leur
emploi, et des réductions des montants de la retraite et d’autres droits
sociaux comme l’assurance chômage.
Il y a même des restrictions budgétaires
dans d’autres pays européens qui ne sont pas soumis aux conditions imposées par
la « Troïka » (FMI, Banque Centrale Européenne et Commissions
Européenne), restrictions qui ont réduit de manière drastique la capacité de
l’Etat à stimuler l’économie, en plus de détériorer la qualité des politiques sociales.
Le fait concret est qu'il faudra
plusieurs années pour que les pays en crise aujourd'hui remontent au moins à
leur niveau de développement de 2009, et que, dans cet intervalle, le chômage a
augmenté et a déjà dépassé le seuil des 11% en moyenne au sein des pays de
l’OCDE. Parmi les jeunes, il atteint au moins le double.
L'Allemagne est l'un des rares pays
d'Europe où le chômage est à un niveau inférieur, mais avec un pourcentage
croissant de contrats de travail temporaires et des salaires inférieurs au
minimum légal.
En plus d'être le pays le plus industrialisé
et le plus compétitif d’Europe, l'Allemagne a un gouvernement qui défend, par
la biais de la Commission Européenne, la politique d'austérité, principalement pour
les pays débiteurs des banques allemandes.
La chancelière Angela Merkel est en voie
de gagner les élections législatives d'octobre, car jusqu'à présent, elle a su
conquérir l’opinion publique allemande, qui est en faveur de politiques
d'austérité.
Mais l'Allemagne souffre également de la
détérioration croissante des services sociaux et des impacts culturels et
subjectifs que la crise sociale dissémine à travers l'Europe : la
frustration et la détresse, la détérioration des liens sociaux, la méfiance
généralisée en particulier envers les « autres » (migrants,
minorités), la prédisposition aux messianismes autoritaires, etc.
La crise a produit un effet sur la
politique européenne qui jusqu'à aujourd’hui a principalement favorisé la
droite, qui tire profit de l'argument simpliste qui dit qu’« on ne peut
pas dépenser plus que ce qu’on gagne », en imposant des mesures
d'austérité comme alternative à des hausses d'impôts impopulaires. Mais il y a aussi
un fort mécontentement populaire avec les politiques mises en œuvre par les
gouvernements de droite, qui, comme en Espagne et en Angleterre, ont du mal à conserver
leur majorité parlementaire.
De nombreux partis sociaux-démocrates
ont adhéré à la rengaine en faveur de l'austérité et, dans de nombreuses
situations, comme en Grèce, en Espagne et au Portugal, ce sont eux qui ont inauguré
les mesures d'ajustement structurel. Ils ont été sanctionnés par les électeurs
et, dans de nombreux pays, l'alternance entre des partis qui partagent un
discours unique produit deux phénomènes: la croissance de l'extrême droite et
le rejet de la politique.
Le second phénomène se manifeste dans
l'acceptation de « gouvernements techniques », l’augmentation de
l'abstention des voix et du pourcentage de votes accordés aux « antipolitiques »,
comme le parti de l’humoriste Beppe Grillo, lors des récentes élections en
Italie (dont les conséquences seront probablement débattues lors de la XIXe
Rencontre).
Outre la politique d’austérité et
l’absence d’alternatives viables pour la gauche, divers cas de corruption
contribuent aussi à ce phénomène de rejet de la politique, comme la récente dénonciation
de pots de vin versés par des entreprises à des membres du Parti Populaire en
Espagne, y compris à l’actuel Premier Ministre.
Le mouvement syndical et social, en
particulier dans les pays les plus touchés par l'austérité, ont réagi par de fortes
mobilisations et des grèves générales, insuffisantes cependant pour modifier
les orientations de la politique actuelle.
La jeunesse et des groupes sociaux
divers sont également à l’origine d’événements importants, notamment les
« indignés » et « Occupy Wall Street ».
Mais après un certain temps, ces
mouvements finissent par se vider de leur substance, ceci pour de nombreuses
raisons, y compris celle du rejet de l’activité politique électorale et de
parti, et aussi à cause du manque de créativité des partis de gauche afin de se
lier à eux.
Le défi pour les gauches est de
présenter des alternatives programmatiques, soutenir les mouvements sociaux et
construire des alternatives électorales. Dans ce contexte, la situation de la Grèce
suscite l'intérêt de nombreuses forces progressistes : dans ce pays, les
forces de gauche ont présenté une alternative avec une mobilisation sociale et
une force électorale. Elles polarisent aussi bien la droite que l'extrême
droite.
Mais dans l'ensemble, l'Europe se trouve
dans une situation stratégique difficile et de confrontation interne, ce qui la
pousse à jouer un rôle subalterne dans la confrontation des Etats-Unis avec les
BRICS, avec Notre Amérique et les pays qui n'acceptent pas l'hégémonie de l'axe
mené par les Etats-Unis.
L’Afrique et le Moyen-Orient constituent
un des scénarios de confrontation ouverte entre ces blocs. C'est pourquoi les
Etats-Unis et l'Europe ont réagi rapidement à la crise politique qui a éclaté
dans le monde arabe – crise qui pour beaucoup était et est toujours appelée
« Printemps » - en intervenant par exemple en Libye, au Mali et en
Syrie, ainsi que dans la préparation d'une attaque contre l'Iran.
Ce qui s'est passé en Irak, en Libye, au
Mali et en Syrie (et ce est prévu de faire avec l'Iran) est un mépris flagrant
pour le respect de la souveraineté nationale et un retour à l'attitude
impériale – pas seulement impérialiste - des grandes puissances.
C’est également à cause de cela qu’ont
eu lieu, au mois de février dernier, les vingt ans de la Déclaration
d’Indépendance de la RASD comme Etat libre et indépendant, sans que le Maroc ne
cesse sa domination coloniale sur les Sahraouis.
C’est aussi pour cela qu’Israël est
toujours un allié majeur des Etats-Unis au Moyen-Orient et le plus important
bénéficiaire d'aide étrangère. C'est pour cela encore que les Etats-Unis ont
tout fait pour tenter d'empêcher l’importante victoire de droit qu’a été la
reconnaissance de la Palestine comme Etat observateur à l'ONU, même si en
raison du droit de veto au Conseil de sécurité, elle n'est pas encore considérée
comme État Membre de Plein Droit.
Nous reconnaissons l'importance
politique que revêt la reconnaissance obtenue par le peuple de la Palestine en
tant qu’Etat observateur à l'ONU. Cette décision réaffirme la revendication
d'une grande partie de l'humanité qu’il soit définitivement reconnu le droit
inaliénable du peuple palestinien à construire sa patrie matérielle, dans la
paix et le respect avec ses voisins et avec les autres peuples du monde.
Les pays impérialistes, en particulier
les États-Unis et la France, ainsi qu'Israël et l’Arabie saoudite, veulent
détruire « l’axe » comprenant l'Iran, la Syrie et le Hezbollah au
Liban, en tant que représentants de l'opposition la plus intransigeante à l'intervention
étrangère au Moyen-Orient.
Les interventions et les agressions subies
par l'Irak, l'Afghanistan, la Libye et le Mali, menées par les puissances
capitalistes, avec à leur tête les Etats-Unis, et les menaces qui pèsent sur la
Syrie, l'Iran et la République Populaire Démocratique de Corée (RPDC),
constituent des violations flagrantes et inacceptables de la souveraineté
nationale de ces peuples. L'impunité avec laquelle ont agi les États-Unis et
ses alliés révèle un mépris sans précédent pour ce qui est censé être le droit
international en vigueur, à l'égard de la souveraineté nationale des peuples.
C'est un comportement absolument régressif, où l'action unilatérale assume un
rôle de gendarme du monde, violant les frontières, détruisant des pays et
recréant des gouvernements à sa volonté et sa convenance, imperturbables aux actes
carrément criminels commis ici et là. Personne ne doit douter que les
Etats-Unis tenteront de revêtir ce sentiment d'impunité contre les peuples de
notre Amérique, au sein desquels avancent des processus démocratiques et progressistes.
En relation à cette situation, il est du
devoir des partis du Forum de São Paulo de faire le bilan et le suivi des
positions prises par nos gouvernements respectifs dans le système des Nations
Unies, au sein de l'Assemblée générale, du Conseil de sécurité, du Conseil des
Droits de l'Homme ou dans l'une de ses agences.
Si nous partageons la certitude selon
laquelle, pour les États-Unis et ses alliés, notre vision démocratique et
progressiste nous convertit en cible probable de leurs attaques, nous devons donc
être prêts à freiner, à remettre en question et à neutraliser toute tentative
d'ingérence dans notre région.
A leur tour, les événements dans la
péninsule coréenne doivent être considérés à la fois du point de vue national, c’est-à-dire
d'un peuple divisé en deux pays qui devra un jour se réunifier, mais aussi dans
le contexte de la confrontation entre blocs.
Le conflit qui prévaut dans la Péninsule
de Corée est une conséquence historique de la division subie par ce pays après
la fin de la Seconde Guerre Mondiale, de l'occupation interventionniste du
gouvernement et des forces armées des Etats-Unis dans le sud de Corée, et des
obstacles répétés des ennemis de la paix afin d’empêcher la réunification de la
Péninsule Coréenne.
Tant en Corée du Sud qu’au Japon, les
forces de droite ont gagné du terrain.
Le Parti Libéral Démocrate (PLD), qui a
gouverné le Japon depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et a perdu les
élections contre les sociaux-démocrates du Parti Démocrate en 2009, est revenu
au gouvernement en 2012, en raison de l'incapacité de ce dernier à faire face à
la crise, à remplir ses promesses électorales, comme à fermer la base navale nord-américaine
à Okinawa, et à cause de sa mauvaise réaction face à la catastrophe de la
centrale nucléaire de Fukushima.
Economiquement et socialement, cela
signifie un retour à des politiques néolibérales orthodoxes, mais cela signifie
aussi l’élévation du ton belliciste du gouvernement japonais, car le PLD
revendique le droit de réorganiser les forces armées qui ont été démantelées
après la Seconde Guerre Mondiale. Cette rhétorique a maintenant été amplifiée avec
l'explosion du troisième engin nucléaire par la Corée du Nord, qui s'ajoute au
fait que ce pays est proche de maîtriser la technologie pour lancer des
missiles à longue portée et capables de transporter des ogives nucléaires.
En même temps, il y a des frictions
entre le Japon et la Chine, en raison de la controverse sur les territoires
compris par les îles Senkaku (en japonais) ou Diaoyu (en chinois), ce qui augmente
la tension en Extrême-Orient.
La Chine, quant à elle, offre des signes
qui montrent qu’elle fera face à ce conflit géopolitique par le biais d’un
renforcement des BRICS. En référence à cela, il est important d’étudier les
décisions prises en mars 2013, à Durban, ainsi que d'analyser chaque pays des
BRICS. Sans vouloir prétendre qu’ils constituent un groupe homogène, il est
clair qu’ils joueront un rôle important dans la situation mondiale.
En outre, la Chine s'est engagée à
renforcer son marché intérieur au détriment de la croissance économique avec
comme priorité les exportations, ce qui a produit un ralentissement de la
croissance de son PIB, en 2012, à environ 7%, ce qui constitue encore l'une des
plus élevées au monde.
La situation internationale décrite
ci-dessus, en particulier la contre-offensive des États-Unis et leurs alliés, appelle
à une réaction rapide, efficace et conjointe des partis, mouvements sociaux et
gouvernements progressistes et de gauche, dans le sens d’accélérer le processus
d'intégration régionale, de neutraliser l’opération Arc du Pacifique, d’oeuvrer
au succès du processus de négociation entre les FARC et le gouvernement Santos,
de renforcer les institutions politiques de nos gouvernements, et d’apporter
notre solidarité aux forces de gauche qui se livrent à des luttes sociales et
qui participent à des processus électoraux.
2. Situation de l’Amérique Latine et des Caraïbes
Deux projets s’affrontent en Amérique
Latine et dans les Caraïbes. Un est subordonné aux intérêts extérieurs de la
région et a pour symbole la ZLEA, l'ALENA, les ALE et, maintenant, le dénommé Arc
du Pacifique. Un autre est basé sur les intérêts régionaux et compte parmi ses
symboles la CELAC, l’UNASUR, l'ALBA et le MERCOSUR.
Le projet d'intégration a une longue
histoire sur notre continent. Son étape la plus récente est directement liée au
cycle des gouvernements progressistes et de gauche, cycle qui a commencé avec
l'élection de Hugo Chavez en 1998.
La XIXe Rencontre réaffirme ce qui a été
dit dans le cadre des Rencontres précédentes du Forum, et ce qui a été systématisé
lors des séminaires d’évaluation des gouvernements progressistes et de gauche.
Notre pluralité est un fait que nous valorisons positivement, mais nos ennemis
sont communs, comme le sont les chemins de lutte que nous parcourons.
Nous combattons l'héritage colonial qui
se poursuit dans les Malouines, à Porto Rico, dans certains pays des Caraïbes
et en Guyane française, et qui se poursuit dans le racisme et la discrimination
contre les peuples autochtones et afro-descendants.
Historiquement, nous avons combattu le « desarrollismo »
(développement économique) conservateur, qui a fourni la croissance, mais avec la
dépendance, l’inégalité et la démocratie restreinte.
Nous combattons l'impérialisme et le
néo-libéralisme, dont l'influence est toujours présente sur notre continent et
dans le monde, menaçant la démocratie, le bien-être, la souveraineté et la
survie même de l'humanité.
Et nous poursuivons, chacun à sa manière
et à son rythme, les chemins de la croissance économique, dans l’égalité, la
justice sociale, la démocratie, la souveraineté, l’intégration, et dans bien
des cas, en cherchant à construire une société socialiste.
Il faut faire la synthèse des
réalisations des forces en faveur du changement dans la région : la récupération
de la souveraineté et de l'indépendance nationale ; l'accent sur des options
en faveur du développement ; la croissance et la redistribution ; la
démocratisation de l'économie ; la réduction de la pauvreté et de
l'inégalité ; le repositionnement de l'Etat ; l’approfondissement de
la démocratie et la création de nouveaux espaces de participation populaire ;
la participation des citoyens dans la gestion publique ; le respect des
droits fondamentaux de la population ; la stabilité politique ; la
mise en œuvre de mécanismes de gestion publique efficaces et innovants ; la
sécurité des citoyens et la lutte contre la violence ; les solutions aux
problèmes urbains.
Le cycle progressiste et de gauche,
initié en 1998, fait preuve de force parce qu’il n'est pas unique ni uniforme, parce
qu’il se développe sur différentes formations historiques et sociales, avec des
forces qui ont des horizons stratégiques différenciés, bien que de gauche, et
qui ont des degrés d'accumulation différents. Pour cela, nous avons gagné dans
des pays ayant des histoires, des cultures, des structures sociales et politiques
distinctes. Mais la pluralité des stratégies nationales doit se coordonner davantage
par le biais d’une stratégie continentale, basée sur l'intégration régionale,
et par l'identification de caractéristiques communes au sein des modèles
alternatifs en place.
Sans une intégration qui renforce notre
sentiment commun, une intégration de projets nationaux qui convergent, nos
programmes échoueront et nous ne résisterons pas à l'opposition, au sabotage,
au siège et aux attaques des ennemis internes et externes.
Pour cela, la XIXe Rencontre devrait
faire le bilan sur l'état actuel du processus d'intégration régionale, ses
progrès, ses difficultés et même ses reculs. Observer spécialement le MERCOSUR,
l’UNASUR, l’ALBA, la CELAC et les initiatives pour les contenir, voire les saboter,
comme des coups d’Etat au Honduras et au Paraguay, comme le Partenariat Transpacifique,
etc.
Le Partenariat du Transpacifique a été
officialisée en avril 2011, à Lima, à l'initiative du Président de l'époque,
déjà à la fin de son mandat, dans le but de soi-disant approfondir l'intégration
commerciale entre le Pérou, le Chili, la Colombie et le Mexique - pays ayant
conclu des ALE avec les Etats-Unis. Le prochain sommet du Partenariat du
Pacifique doit avoir lieu le 24 mai, à Cali, en Colombie. L’Arc du Pacifique
est en phase avec le projet d’Obama de créer un espace de réaffirmation de la
puissance des Etats-Unis dans le Pacifique.
La XIXe Rencontre doit encore analyser
les effets de la crise internationale sur la région.
La récession en Europe, la faible
croissance américaine et la réduction de la croissance chinoise ont eu un
impact modéré sur l'économie latino-américaine, impact perceptible
principalement sur le commerce dans la région. Selon la CEPAL, les exportations
latino-américaines ont augmenté seulement de 1,6% en 2012, contre un taux de
23,9% en 2011.
De même, l’estimation de la croissance
moyenne du PIB dans le continent sera de 3,6% en 2012, contre 4,3% en 2011.
Cependant, le chômage a diminué, surtout chez les femmes, et les salaires ont
augmenté, même si les emplois créés sont pour la plupart de faible qualité, et s’il
existe une incertitude sur le comportement de l'économie en 2013, liée à la
continuité de la crise et des mesures protectionnistes des pays développés.
Si la dévaluation des monnaies des pays
développés continue et, par conséquent, si la pression sur l’enchérissement des
monnaies d’Amérique Latine augmente, ainsi que ses effets néfastes sur les
exportations du continent, il sera crucial d’adopter des mesures plus efficaces
pour protéger l'économie de la région, en particulier la base industrielle,
menacée dans nos pays - à des degrés divers - par des tendances de retour à la primarisation.
Il y a des signes inquiétants de dénationalisation
de l'industrie et de désindustrialisation des pays de la région ou de transformation
majeures dans sa base industrielle, car la réduction du marché des consommateurs
dans les pays développés, à cause de la crise, entrave la performance des
producteurs latino-américains, et les entreprises originaires de l'hémisphère
nord viennent faire concurrence de manière agressive afin d’obtenir un espace
dans le marché en Amérique Latine.
Cependant, il faut dire que la
croissance du niveau de l'emploi, fruit en particulier du renforcement des
marchés intérieurs dans notre continent, de la mise en œuvre de politiques
sociales pertinentes, et du renforcement du rôle de l'Etat, a su préservé depuis
plus d'une décennie une politique alternative au néolibéralisme, dans plusieurs
pays d'Amérique Latine, et avec le soutien de la majorité de la population.
La vérité est que, jusqu'à présent, les
victoires électorales de la droite ont eu lieu dans les pays dont les
gouvernements ne font pas partie de la vague qui a débuté en 1998. Dans le cas
du Paraguay et du Honduras, ce sont des coups d’Etat qui ont permis à la droite de revenir au gouvernement.
De nouvelles élections vont avoir lieu
au Honduras, les organisations de gauche jouissent d’une meilleure acceptation auprès
de la population, d’où une situation de risque à cause des menaces de la droite
d'utiliser à nouveau des manœuvres pour empêcher la victoire des forces
démocratiques.
Par ailleurs, nous soulignons que les
prochaines élections au Salvador revêtent une très grande importance pour la
gauche latino-américaine.
La XIXe Rencontre doit faire le bilan
sur la contribution de Hugo Chavez au processus de transformation dans la
région.
Ce n'est pas seulement une obligation
formelle. La vérité est que les Etats-Unis, leurs alliés européens et aussi certains
pays dans notre région, croient que la mort de Hugo Chavez a ouvert un espace
où ils pourraient pénétrer et déstabiliser le processus vénézuélien, et donc
affecter l'ensemble de la gauche régionale. Un exemple est le mouvement de
déstabilisation, à la manière d’un coup d’Etat, de la droite vénézuélienne, à
la suite de l'élection du président Nicolas Maduro, avec le soutien des
Etats-Unis et de l'Union européenne, qui cyniquement n’ont pas reconnu les élections
comme étant propres et démocratiques, conformément à ce qu’ont validé les observateurs
internationaux.
Néanmoins, et précisément à cause de
cela, l'impérialisme et ses alliés feront tout pour saboter les rouages du
gouvernement et de l'économie vénézuélienne, afin de mettre en difficulté le
fonctionnement de la direction collective du processus bolivarien, et non des
moindres, feront tout pour attaquer l’héritage idéologique, théorique,
programmatique et culturelle du chavisme.
Compte tenu de ce qui précède, le Forum
de São Paulo doit stimuler l'ensemble de la gauche afin de passer à l'offensive
dans ce débat, afin de défendre l'héritage des transformations sociales,
économiques et politiques du gouvernement Chavez (1999-2013), et parce que
l'expérience vénézuélienne est une référence en matière d’expériences sur les
possibilités d’une stratégie de dépassement du néolibéralisme et d'une stratégie
de transition au socialisme à partir de la conquête électorale de
gouvernements, dans les conditions actuelles de l’Amérique Latine et des
Caraïbes.
Nous devons être conscients que les puissances
impérialistes et leurs alliés régionaux, en plus de chercher à discréditer le
chavisme, ont également l’intention de ressusciter la « théorie »
erronée des « deux gauches », dans le but explicite d'entraver la
coopération entre les forces progressistes et de gauche qui opèrent dans la
région, en portant préjudice au processus d'intégration régionale, au profit d’initiatives
comme celle de « l’Arc du Pacifique ».
Dans ce sens, le Groupe de Travail
considère qu'il est fondamental d'alerter les partis et les gouvernements sur
la nécessité d'apporter davantage de concret et une accélération au processus
d'intégration. Nous considérons que la XIXe Rencontre doit signaler les
initiatives concrètes à prendre à cet égard.
Dans ce contexte, dans le cadre de
l'hommage à Chavez et à son héritage, nous devons rappeler son rôle en faveur
de l'intégration régionale, la récusation de la ZLEA et l'élan en faveur d'autres
mécanismes d'intégration et de solidarité entre les peuples de la grande patrie
latino-américaine et Caraïbes, comme l'ALBA.
Au Nicaragua, au cours des dernières
années, la croissance économique a augmenté et la population vit dans la sécurité,
le fait d'être un membre de l'ALBA a permis de renforcer les acquis économiques
et sociaux et une approche alternative à l'intégration. Le FSLN démontre que
l'investissement pour le développement humain et l’organisation par la base
sont deux éléments importants du développement et de la durabilité.
Au Salvador, l'expérience de l'ALBA
acquiert une connotation différente, car le gouvernement n'est pas membre. Mais
les municipalités gouvernées par le FMLN et des secteurs du monde l’entreprise
participent à travers de l’ALBA-Pétrole du Salvador, à travers des programmes de
production alimentaire et dans des domaines sociaux.
En Amérique Centrale, le système
d'intégration officielle a plus de 60 ans, c’est un modèle traditionnel qui n'a
pas influé à surmonter les inégalités et la pauvreté, une situation conforme aux
intérêts nord-américains, qui justifient la croissance de la militarisation
dans la région et l’augmentation du financement militaire par le trafic de
drogue, élargissant ainsi le modèle qu’ils ont mis en place au Mexique.
Au Guatemala, par exemple, il y a
aujourd’hui une discussion entre les intérêts des groupes militaires et
oligarchiques qui détiennent le pouvoir et les principales lacunes
institutionnelles provenant de la violation des accords de paix. Il y a à
l'heure actuelle un essor de la lutte sociale pour exercer le droit à la vérité
et à la justice.
La XIXe Rencontre doit réaffirmer que
l'intégration latino-américaine et des Caraïbes est l'objectif stratégique du Forum de São Paulo, en impulsant et
soutenant les mécanismes d'intégration régionale, comme l'arme qui permet à nos
nation de s'opposer à la politique étrangère visant à affaiblir la gauche
latino-américaine. Dans ce sens, nous devons insister sur la présidence pro tempore de Cuba à la tête de la
CELAC et sur la signification que revêtent les possibilités de concrétiser des actions
afin de promouvoir le processus d'intégration.
Les partis
politiques regroupés au sein du Forum de São Paulo ont par
conséquent trois rôles à jouer : guider nos gouvernements à approfondir les
transformations et à accélérer l'intégration ; organiser les forces
sociales afin de soutenir nos gouvernements ou de faire opposition à des
gouvernements de droite ; construire une pensée de masse, latino-américaine
et caribéenne, en faveur de l'intégration, démocratique-populaire et
socialiste.
Il faut rappeler,
parmi nos tâches, le calendrier électoral intense de 2013-2014 :
- 30 juin 2013 :
élections primaires au Chili ;
- 11 août
2013 : élections primaires en Argentine ;
- 27 octobre
2013 : élections législatives en Argentine (la moitié de la Chambre des Représentants
et un tiers du Sénat) ;
- 10 novembre
2013 : élections générales au Honduras ;
- 17 novembre
2013 : premier tour des élections au Chili (Président, Députés, Sénateurs
et pour la première fois aussi des Conseillers régionaux) ;
- 15 décembre
2013 : second tour des élections au Chili ;
- 2 février 2014 :
premier tour de l'élection présidentielle au Salvador ;
- 2 février 2014 :
élections présidentielles et législatives au Costa Rica ;
- 9 mars 2014 :
second tour des élections au Salvador ;
- 9 mars 9 2014 :
élections en Colombie ;
- 4 mai
2014 : élections générales au Panama ;
- 25 mai
2014 : élections présidentielles en Colombie ;
- mai 2014 :
élections législatives en République Dominicaine ;
- 1 juin 2014 :
élections primaires en Uruguay ;
- 5 octobre
2014 : premier tour des élections au Brésil (Président, Gouverneurs, Sénateurs,
Députés Fédéraux et des Etats) ;
- 26 octobre 2014 :
deuxième tour des élections au Brésil ;
- 26 octobre 2014 :
premier tour des élections présidentielles et législatives en Uruguay ;
- 30 novembre
2014 : deuxième tour des élections en Uruguay ;
- décembre 2014 :
élections générales en Bolivie.
Il convient aussi de noter l'importance
des négociations entre les FARC et le gouvernement Santos.
Les derniers processus de paix en Colombie
ont un dénominateur commun : chacun de ses échecs a été suivi par des
vagues de violence croissante. C'est ce dénominateur commun qui doit être pris
en compte dans le cadre de l'actuel processus de paix en Colombie, un nouvel
échec ferait plonger le pays dans un nouveau cycle de violence fratricide.
L'échec des pourparlers de Caguan a été suivi
d’une période où les homicides ont augmenté de façon exponentielle, comme
l'échec des pourparlers de La Uribe, de Caracas et Tlaxcala.
Dans les années quatre-vingt, avec
l'échec des pourparlers de paix de Betancourt, le premier président colombien
qui a osé reconnaître les causes objectives de la violence, les groupes de paramilitaires
ont surgi en Colombie comme une hydre à mille têtes.
Une armée parallèle qui, dans son
sillage, a semé la terreur, a laissé des personnes déplacées, a fait des
victimes, des disparus, et a engendré l’usurpation des terres. Un phénomène qui
a muté dans les Bandes Criminelles actuelles, les célèbres Bacrim, mais qui
dans leurs pratiques, leurs actions et leur orientation idéologique, continuent
à incarner le projet paramilitaire.
Dans la conjoncture actuelle, il n'y a
aucun doute qu'un échec du processus de paix sera suivi par une escalade de la
guerre. Contrairement aux années quatre-vingt où l’on disait qu’il y avait des ennemis
de la paix tapis dans l’ombre, actuellement, les ennemis de la paix négociée
travaillent ouvertement et activement à saboter les pourparlers à La Havane.
Les déclarations de l’extrême droite
colombienne, dirigée par Uribe Vélez, ont stigmatisé le processus de paix en
cours et ont surtout annoncé qu’en cas de victoire lors des prochaines élections
présidentielles, la politique de guerre remplacera la politique de paix.
A ce dénominateur commun, il faudrait
ajouter que dans la situation actuelle, un échec de la paix en Colombie
compromettrait sérieusement la stabilité de la région, principalement dans le
nord de l'Amérique du Sud et dans la région des Caraïbes.
La proposition de guerre, dans laquelle
Uribe a engagé le pays pendant ses deux mandats, sera la continuité de l’échec actuel
des pourparlers de paix, avec comme argument que la seule chose qui manquait
pour porter un coup stratégique et militaire aux FARC était du temps. En outre,
la proposition de guerre ignore la décision récente de La Haye, ce qui en
pratique signifie déclarer un conflit avec le Nicaragua, comprend la rupture
des relations rétablies avec le Venezuela et la confrontation constante avec le
projet de Correa en Equateur.
Aujourd'hui plus que jamais, la guerre colombienne
– tout comme le projet socialiste bolivarien du Venezuela et le conflit des
Malouines argentines - ne peut être considérée comme un « simple » problème
national, mais doit être assumés dans le cadre régional.
La guerre de Colombie, c'est la guerre
de l’Amérique Latine, la paix en Colombie est la paix en Amérique Latine.
Éviter une nouvelle escalade de la violence en Colombie ainsi qu’un climat de
guerre dans la région sont des engagements d’une grande portée historique pour
l'ensemble de la gauche colombienne, latino-américaine et des Caraïbes.
La paix en Colombie nous aidera à
réduire la présence militaire de l'impérialisme nord-américain dans la région.
C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles nous nous battons pour qu'il
n'existe aucune colonie dans Notre Amérique.
Au mois de janvier 2013, à Santiago du
Chili, la Communauté des États d'Amérique Latine et des Caraïbes (CELAC) a
exprimé son franc soutien à un Porto Rico libre, indépendant et souverain.
La XIXe Rencontre du Forum de São Paulo
se joint à la lutte pour l’indépendance intégrale et la souveraineté de Porto
Rico, approuvant la déclaration faite à ce sujet par la CELAC, ainsi que par une
grande partie de la communauté internationale.
Le 26 mars de cette année, l'Argentine a
redéposé aux auprès des Nations Unies sa revendication historique sur les Malouines,
un événement qui a reçu le soutien « unanime » de Amérique Latine, afin
d’exiger que le Royaume-Uni négocie sur la souveraineté des îles ; toutefois,
les Britanniques ont rejeté les bons offices du Secrétaire Général des Nations
Unies.
Le ministre argentin des Affaires étrangères,
Hector Timerman, a prié une fois de plus le Secrétaire général de l'ONU d’user
de ses bons offices auprès des autorités britanniques ; cependant, Ban
Ki-moon, a confirmé que la Grande-Bretagne a rejeté la médiation offerte,
malgré plus de 40 résolutions de l'ONU demandant que les deux pays négocient un
règlement pacifique et définitif sur la souveraineté des Malouines. Il a été
accompagné dans sa visite à l'ONU par le ministre des Affaires étrangères de
Cuba, Bruno Rodriguez, qui a assisté à la rencontre avec Ban Ki-moon au nom de
la Communauté des États d'Amérique Latine et des Caraïbes (CELAC) ; de son
homologue uruguayen, Luis Almagro, pour le MERCOSUR ; et du ministre
adjoint des Affaires étrangères du Pérou, José Beraun Aranibar, au nom de
l'Union des Nations Sud-américaines (UNASUR).
Pour nous qui participons à la XIXe
Rencontre du Forum de São Paulo, les Malouines sont argentines et, par
conséquent, tous les efforts seront entrepris pour que les gouvernements des
pays ici représentés exigent une fois de plus du Royaume-Uni qu’il restitue l’archipel
à la République d’Argentine.
Une des expressions les plus fortes de la
lutte contre les colonies, contre le colonialisme et l'impérialisme est la
défense de Cuba.
L'embargo commercial, économique et financier des Etats-Unis contre Cuba,
imposé en octobre 1960, est désormais condamné par la plupart des pays du
monde, qui ont voté massivement, à l'Assemblée Générale de l'Organisation des
Nations Unies, pour la condamnation de cet embargo (188 pays condamnant le
blocus, 3 voix contre la condamnation et 2 abstentions), exigeant la levée de l’embargo
et la cessation de toute mesure d'actions coercitives qui ne soient pas fondée sur
la Charte des Nations Unies.
La XIXe Rencontre du Forum de São Paulo exprime sa solidarité et son
soutien au peuple et au gouvernement de la République de Cuba et rejoint chaque
déclaration des nations qui se sont expressément manifestés pour la levée
définitive de l’embargo économique, commercial et financier imposé à Cuba et
demande au gouvernement des États-Unis d'Amérique de se conformer pleinement
aux résolutions de l’Organisation des Nations Unies et aux principes
commerciaux signés par eux au sein de l'Organisation Mondiale du Commerce, permettant
la libre circulation des biens, des personnes et des transferts économiques.
En outre, la XIXe Rencontre du Forum de
São Paulo exige des
États-Unis d’Amérique la libération des Héros cubains détenus sur leur
territoire, des héros qui ont combattu pour défendre leur patrie contre des
plans terroristes, qui ont été élaborés aux États-Unis depuis le début du
triomphe de la Révolution Cubaine, et qui ont coûté la vie à des innocents
depuis plus de 50 ans.
Un de nos défis pour lutter efficacement
contre l'impérialisme est de participer à l'organisation et à la lutte du
peuple des Etats-Unis.
Nous distinguons le peuple des
Etats-Unis, qui est notre allié, et le gouvernement des Etats-Unis, qui est le
principal responsable de l'instabilité économique, politique, sociale et
militaire que vit la planète. Nous exprimons notre solidarité au peuple des
Etats-Unis, dans sa lutte pour la justice sociale, contre l'oppression et pour
les droits fondamentaux.
Nous exprimons notre solidarité avec les
millions d'immigrants et de résidents aux Etats-Unis - beaucoup d'entre eux
originaires d'Amérique Latine et des Caraïbes - dans leur juste lutte pour les
droits humains, sociaux et économiques. Nous les soutenons dans leur lutte sous
le thème « Tous les droits en
faveur de toutes et tous les migrants et leurs familles ».
Les tâches politiques exposées seront
accomplies seulement si les gauches et les forces progressistes regroupées au
sein du Forum de São Paulo ont clairement à l’esprit l’importance de l’unité.
Il n'y a pas de tâche plus urgente pour
la gauche latino-américaine et des Caraïbes que l’unité de nos forces, tant
au niveau local et national qu’au niveau régional. L'unité qui contemple et
reconnaisse nos différences, et qui ait comme base primordiale les objectifs
communs à tous nos peuples. L'unité est
le chemin qui facilite l'intégration effective de nos peuples.
7. Plan d’action
La commission de rédaction du document de base se
consacre actuellement à l'élaboration du plan d'action 2013-2014 du Forum de
São Paulo, en prenant comme point de départ les éléments qui suivent.
Maintenir et développer les espaces
conquis, en particulier les gouvernements nationaux.
Continuer à lutter pour vaincre la
droite là où elle gouverne.
Approfondir les transformations là où
nous gouvernons.
Renforcer le processus d'unité et
d'intégration régionale.
Combattre de manière concertée la
contre-attaque de l'impérialisme et de la droite.
Soutenir et chercher à élargir les
luttes sociales.
Contribuer à l’avancement d’une solution
politique et pacifique pour la situation en Colombie.
Soutenir les efforts des secteurs progressistes,
démocratiques et de gauche du Honduras.
Notre ferme solidarité avec la lutte
menée par le peuple frère d'Haïti, pour surmonter les conditions ancestrales de
pauvreté et de marginalisation, et pour la démocratisation de la société
haïtienne, sans ingérence étrangère et dans le respect de la souveraineté nationale,
en mettant en œuvre tous les efforts pour soutenir les forces de gauche dans ce
pays.
Réaffirmer notre engagement pour la
cause de la décolonisation, l'autodétermination et l'indépendance, l'unité et
l'intégration de nos peuples, en particulier dans les cas de Porto Rico, des
îles Malouines et d'autres colonies britanniques dans l'Atlantique Sud, de la
Guyane française, de la Martinique et de la Guadeloupe.
Solidarité avec Cuba. Lutte contre le
blocus. Défendre la libération des Héros Cubains comme une cause du Forum de São Paulo et exiger des Etats-Unis, à travers
les canaux nécessaires, leur libération immédiate.
Renforcer le Secrétariat Européen du
Forum de São Paulo et étendre nos liens avec les différents secteurs de la
gauche européenne, en particulier avec les partis et les mouvements sociaux de
résistance anti-néolibérale.
Consolider le Secrétariat États-Unis du Forum
São Paulo et renforcer nos liens avec les mouvements de résistance aux
Etats-Unis, en particulier avec les mouvements de défense des migrants et de
résistance contre la crise comme les surnommés « ocupa » (occupy).
Elargir notre dialogue avec la gauche
d’Afrique et du Moyen-Orient.
Renforcer notre lutte pour la paix,
contre les ingérences extérieures et pour la solidarité avec les peuples en
lutte, en commençant par la Palestine.
Exprimer notre solidarité avec les pays
qui, comme la Syrie et l'Iran, souffrent de la pression et de l’ingérence de
l’impérialiste.
Elargir le niveau de dialogue et des
accords avec les partis de Chine, de Russie, d'Inde et d'Afrique du Sud.
Elargir la capacité d’élaboration des
gauches latino-américaine et caribéennes, en adoptant une attitude de
proposition sur les thèmes centraux et les plus accentués, en intensifiant le
débat sur l’orientation des transformations dans la région, son caractère et ses
objectifs à court, moyen et long terme, sur les alternatives au néolibéralisme
et au capitalisme, et sur le rôle des différentes expressions régionales de l’unité
et de l'intégration.
Améliorer le fonctionnement organique du
Forum de São Paulo, en renforçant les instances de coordination afin de
conduire le débat, coordonner les positions et les diffuser davantage au niveau
régional et mondial, ainsi qu’atteindre une coopération croissante dans des actions
concrètes entre les partis qui font partie du Forum.
Réaliser en 2014, en Bolivie, la XXe
Rencontre du Forum de São Paulo.
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